Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a demandé mardi un arrêt immédiat de la violence en Syrie et a décidé l’envoi d’une commission internationale indépendante sur place pour enquêter sur les abus présumés du gouvernement dans ses tentatives d’écraser le mouvement de contestation populaire.
La Chine, Cuba, l’Equateur et la Fédération de Russie
En conclusion d’une session spéciale de deux jours à Genève, le Conseil des droits de l’homme a adopté une résolution qui condamne les violations systématiques des droits de l’homme commises par les autorités syriennes. La résolution a été votée avec 33 votes en faveur, quatre contre et neuf abstentions. La Chine, Cuba, l’Equateur et la Fédération de Russie ont voté contre la résolution.
Dans une déclaration avant le vote, le Représentant de la Syrie a critiqué la résolution, estimant qu’il s’agissait seulement d’un outil politique. Selon lui, la Syrie a d’ores et déjà pris des mesures de réformes politiques pour accommoder les manifestants, mais ces efforts n’ont pas été pris en compte dans le rapport, et la résolution se base donc sur une image faussée qui ne peut pas décrire la situation réelle dans le pays.
La résolution du Conseil des droits de l’homme se réfère au rapport rédigé par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), présenté lundi par la Haut commissaire Navi Pillay. La résolution exprime la grande inquiétude du Conseil sur les conclusions du rapport qui fait état de nombreux abus commis par les autorités syriennes, y compris des meurtres, des disparitions forcées, des détentions arbitraires et l’usage de la torture, même contre des enfants.
La commission d’enquête que le Conseil des droits de l’homme a décidé d’envoyer va examiner toutes les accusations de violations du droit international relatif aux droits de l’homme depuis mars 2011, établir les faits et les circonstances qui pourraient constituer de tels violations et dans la mesure du possible, identifier les auteurs pour les tenir responsables. La résolution demande également que le rapport de la commission d’enquête soit rendu public au plus vite.
Jusqu’à 2.000 Syriens auraient perdu la vie au cours des derniers cinq mois depuis le début des manifestations en faveur de réformes démocratiques, qui s’inscrivent dans un contexte de soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen Orient qui ont conduit au renversement des régimes en place en Egypte et en Tunisie, et qui ont mené au conflit en Libye.
Une équipe humanitaire de l’ONU, menée par Rashid Khalikov, le directeur du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) à Genève, est actuellement en Syrie pour évaluer les besoins de la population civile en matière d’aide humanitaire.