Les affrontements violents entre les Forces armées soudanaises et l’Armée de libération du peuple soudanais (ALPS) continuent dans l’Etat du Sud-Kordofan au Soudan et ont provoqué la fuite de plus de 53.000 personnes dans la région, a indiqué lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Les agences humanitaires n’ont accès qu’à un petit groupe de déplacés venus se réfugier aux alentours du complexe de la Mission des Nations Unies pour le Soudan (MINUS) situé dans la ville de Kadugli, la capitale du Sud Kordofan.
Des affrontements ont été signalés dans 11 des 19 localités de l’Etat. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué avoir pu acheminer de l’aide à plus de 4.000 déplacés. L’accès à l’eau potable est difficile, les populations doivent marcher entre deux et trois kilomètres depuis le complexe de la MINUS pour trouver de l’eau.
Le PAM, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation internationale des migrations (OIM) et le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont commencé à pré-positionner de l’aide humanitaire.
Dimanche, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a tiré la sonnette d’alarme sur l’escalade de violence dans le Sud Kordofan et a exhorté les parties impliquées dans le conflit à cesser les hostilités et à travailler avec les Nations Unies pour assister les populations affectées par les affrontements.
Le Secrétaire général est « alarmé par la détérioration de la situation sécuritaire et de l’escalade de la violence dans l’Etat du Sud Kordofan, qui a provoqué des milliers de sans-abris », a dit son porte-parole dans sont communiqué.
Le chef de l’ONU est également « profondément inquiet de la situation à Abyei et du destin de ceux qui sont affectés par les conflits dans la zone ». La région d’Abyei, dont une partie appartient au Sud-Kordofan, doit choisir si elle veut être rattachée au Nord ou au Sud-Soudan, après l’accession de ce dernier à l’indépendance le 9 juillet 2011. Un référendum qui devait avoir lieu en janvier a été reporté et depuis la région connaît des affrontements meurtriers.
Le Secrétaire général a salué « les prochaines rencontres entre les parties à Addis-Abeba afin de répondre à la situation à Abyei, au Sud Kordofan et dans les Etats du Nil Bleu ainsi que pour d’autres enjeux sécuritaires relatifs à l’Accord de paix global ». Cet accord de paix a mis fin en 2005 à une longue guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan.
Le chef de l’ONU a souligné « l’importance de ces rencontres et a exhorté les parties à faire preuve de volonté politique et de flexibilité nécessaire pour atteindre les accords qui amèneront la paix dans la zone de Kadugli et dans les alentours ».