La rumeur enfle sur internet. Et l’information donnée par l’agence Reuters fait, à 15h30 la Une de la plupart des médias en ligne. La source : le porte parole de Laurent Gbagbo qui affirme que l’ancien président de Côte d’Ivoire a été remis aux forces fidèles à Ouattara. La source est elle crédible ? Selon le Figaro.fr L’ambassadeur de France confirmerait l’arrestation.
Cette arrestation, si elle venait à être confirmée, soulèverait de nombreuses interrogations. Sur quel mandat ont agi les forces spéciales sur place ? Pourquoi une ingérence aussi poussée dans les affaires internes de la Côte d’Ivoire alors que les autorités françaises, ont répété, à plusieurs reprises, que Gbagbo n’était pas la cible des forces françaises ? Pourquoi Nicolas Sarkozy a t il pris le risque de brouiller l’image de la France dans une Côte d’Ivoire rongée par la haine et la guerre civile ?
Sur un plan militaire, les forces françaises présentes sur place le sont, officiellement, à un double titre. En vertu d’un accord de défense bilatéral, d’une part. Et d’autre part sur demande des Nations Unies. C’est sur cette seconde base, que les forces françaises étaient intervenues la semaine dernière pour participer à des frappes contres les troupes de Gbgabo et à l’extraction de diplomates japonais. Arrêter Laurent Gbagbo, n’a pas pour l’heure, de base juridique.
S’agissant des moyens humains mis en oeuvre. il est absolument certain que des agents de renseignement français sont sur place depuis de nombreuses semaines. Les intérêts de la France sont trop importants en Côte d’Ivoire. Quant à l’opération, si elle venait à être confirmée, ne pourrait être l’oeuvre que de troupes commandos particulièrement bien entraînées à ce genre d’opération. Et dès lors les regards se tournent naturellement vers le 1er régiment parachutiste d’infanterie de marine (1er RPIMA) de Bayonne qui dispose de troupes formées à ce genre de missions, ou bien évidemment, du GIGN.
Quoiqu’il en soit, cette arrestation de Laurent Gbagbo, si elle venait à être confirmée, ouvrirait une nouvelle phase en Côte d’Ivoire. L’accentuation du chaos, ou au contraire, le cheminement vers la paix.