« Vers 17 heures, l’ONUCI a entrepris une opération militaire pour empêcher l’utilisation d’armes lourdes qui menacent la population civile d’Abidjan et nos casques bleus. À ma demande, la force française Licorne a apporté le soutien nécessaire à l’ONUCI », a indiqué dimanche le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Dans un communiqué rendu public dans l’après midi, le chef de l’ONU se dit « profondément préoccupé par les développements récents en Côte d’Ivoire » et reprend chronologiquement les événements de ces derniers jours à Abidjan, où Laurent Gbagbo, candidat perdant de l’élection présidentielle du 28 novembre certifiée par l’ONU, continue de refuser de quitter le pouvoir.
« M. Gbagbo doit quitter le pouvoir immédiatement »
Ban Ki-moon explique d’abord que « le 5 avril, alors que le camp de M. Gbagbo faisait valoir qu’il avait entamé des négociations pour mettre fin à la crise de manière pacifique et qu’il avait ordonné à ses forces de ne pas utiliser leurs armes, il a en fait utilisé ce temps pour les regrouper et redéployer des armes lourdes ».
« Les forces de M. Gbagbo ont depuis repris les attaques en utilisant ces armes contre la population civile, le siège de l’ONUCI et ses patrouilles, ainsi que l’Hôtel du Golf où est situé le siège du gouvernement légitime du Président Ouattara », poursuit-il.
Évoquant ensuite la journée du 6 avril, le Secrétaire général énumère les attaques attribuées au camp Gbagbo, contre « le siège de l’ONUCI à l’Hôtel Sebroko », « des patrouilles à proximité du camp de gendarmerie d’Agban et dans le quartier de Marcory », ainsi que « des positions sécurisant deux ponts d’Abidjan ».
Ban Ki-moon souligne encore que « le 7 avril, les forces de M. Gbagbo ont utilisé des véhicules blindés équipés de mitrailleuses lourdes pour attaquer la population civile dans les quartiers d’Adjamé et d’Attécoubé ». Il ajoute enfin que le 9 avril, ces mêmes forces ont « lancé une attaque contre l’Hôtel du Golf » que les forces de l’ONUCI sont parvenues à repousser »
Rappelant que « ces actions sont inacceptables et ne peuvent continuer », le Secrétaire général indique que « l’utilisation d’armes lourdes contre la population civile et nos soldats de la paix, ainsi que les attaques contre le siège du gouvernement légitime », l’ont « contraint, une fois de plus, à demander à l’ONUCI d’utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher l’usage de ces armes ».
« Particulièrement préoccupé par la situation humanitaire et les atteintes aux droits humains », Ban Ki-moon rappelle pour conclure que « les civils sont les premières victimes de la violence » et exige l’arrêt des combats. « M. Gbagbo doit quitter le pouvoir immédiatement », insiste-t-il.
Photo DP/US Army