Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi que la résolution 1973 adoptée jeudi par le Conseil de sécurité de l’ONU était « historique, concrète et pratique ». Le document autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les populations civiles en Libye contre les attaques des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Qadhafi.
« La résolution 1973 affirme clairement et sans équivoque la détermination de la communauté internationale d’assumer sa responsabilité de protéger les civils de la violence perpétrée contre eux par leur propre gouvernement. La résolution autorise l’utilisation de toutes les mesures nécessaires y compris l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne afin d’empêcher de plus grandes pertes et la mort d’innocents », a déclaré vendredi Ban Ki-moon à Madrid lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol, Jose Luis Zapatero.
Ban Ki-moon va se rendre samedi à Paris afin de rencontrer le Président français, Nicolas Sarkozy, et d’autres dirigeants européens, arabes et africains afin de discuter des moyens de la mise en oeuvre de la résolution pour protéger les populations de Libye. Le Chef de l’ONU a également précisé qu’il rencontrerait dans les jours à venir son Envoyé spécial pour la Libye, Abdul Ilah Khatib, qui s’est rendu dans le pays plus tôt cette semaine.
« Je pense que la communauté internationale doit parler d’une voix. C’est une situation difficile. Des milliers de vies sont toujours en jeu », a prévenu le Secrétaire général. « J’assumerai mes responsabilités pour coordonner de près avec les Etats membres une réponse commune, efficace et rapide comme le prévoit le mandat conféré par la résolution du Conseil de sécurité », a-t-il souligné. nAprès sa visite à Paris, le Secrétaire général de l’ONU se rendra en Egypte puis en Tunisie. « Les peuples de ces deux pays ont faire preuve d’un immense courage dans leurs efforts pour amener un nouvel ordre démocratique », a-t-il déclaré. La Haut commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, a pour sa part estimé que la résolution du Conseil de sécurité sur la Libye était la manifestation de l’engagement de la communauté internationale à appliquer le principe de responsabilité de protection des civils.
« Nous sommes extrêmement inquiets au sujet des représailles contre les militants de l’opposition par les forces pro-gouvernementales et les agents de sécurité en Libye. Personnes n’a pu se rendre dans ces villages qui ont été tenus par l’opposition puis repris par les forces gouvernementales », a dit son porte-parole, Rupert Colville, à Genève. « Nous sommes particulièrement inquiets dans le cas où le gouvernement a décidé de recourir à des sanctions collectives. Nous n’;avons aucune illusion sur ce dont ce régime est capable de faire ».