A l’issue d’une visite de deux jours en Tunisie, les chefs du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, et de l’Organisation internationale des migrations (OIM), William Swing, ont appelé mercredi à maintenir l’effort humanitaire alors que les populations continuent de fuir la Libye.
Les deux responsables ont noté que l’évacuation humanitaire, une initiative conjointe du HCR et de l’OIM, avait permis de nettement réduire le surpeuplement à la frontière grâce aux avions envoyés par des gouvernements. En dix jours, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont pu rentrer chez eux.
« Notre objectif immédiat est de garantir que chaque travailleur migrant qui a fui la Libye peut rentrer chez lui dans la sécurité et la dignité aussi rapidement que possible. Ils ont suffisamment souffert », a dit M. Swing. Il a jugé nécessaire d’augmenter de manière significative le nombre de vols d’évacuation, en particulier vers le Bangladesh.
« Une frontière ouverte est la chose la plus précieuse que vous puissiez avoir dans une crise de réfugiés », a dit M. Guterres. « En cette période de tragédie, le gouvernement tunisien et sa population donnent un exemple de générosité humanitaire en ouvrant leurs frontières et leurs maisons. »
MM. Guterres et Swing ont appelé la communauté internationale à afficher la même générosité envers la Tunisie en offrant un soutien significatif à la population tunisienne.
Les deux responsables ont eu des entretiens avec le Président tunisien par intérim Fouad Mebazaa, le Premier ministre Beji Caid el Sebsi et d’autres responsables gouvernementaux pour exprimer leurs remerciements au sujet de la générosité de la Tunisie.
Lors d’une visite d’une journée au point de passage de Ras Adjir et dans le camp de transit de Choucha géré par le HCR et où 15.000 personnes, principalement des Bangladeshis, attendent d’être évacués, MM. Swing et Guterres ont constaté les efforts de grande ampleur du gouvernement tunisien, de la société civile et du Croissant Rouge tunisien, aux côtés des organisations internationales, pour aider les personnes traversant la frontière.
Le HCR et l’OIM ont prévenu que la situation pourrait être de nouveau difficile avec l’escalade des combats en Libye. Au plus fort de la crise, quelque 14.000 personnes, principalement des travailleurs migrants, ont franchi la frontière chaque jour. Les deux agences se préparent à nouveau à une arrivée massive.
Le HCR s’inquiète particulièrement de l’arrivée de gens originaires de pays en conflit, comme la Somalie, et qui ne peuvent pas être rapatriés. M. Guterres appelle les pays développés à travailler étroitement avec le HCR pour trouver des solutions conjointes pour l’avenir.