Face à la répression exercée par les autorités libyennes à l’encontre de manifestants, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a appelé vendredi le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à « utiliser tous les moyens disponibles pour contraindre le gouvernement libyen à respecter les droits de l’homme et à tenir compte de la volonté de son peuple ».
« Il ne fait aucun doute que le Conseil doit agir maintenant. Le Conseil des droits de l’homme doit prendre des mesures vigoureuses pour mettre un terme à la violence en Libye et faire en sorte que les responsables de ces atrocités rendent des comptes », a déclaré Navi Pillay lors de l’ouverture d’une session spéciale sur la Libye au Conseil des droits de l’homme à Genève, en Suisse. « Les victimes des violations des droits de l’homme et des violations du droits international humanitaire ne méritent pas moins. »
« La gravité de la situation et la répression violente contre le soulèvement du pays nécessitent une attention urgente », a t elle souligné en précisant qu’au Sommet du Conseil des droits de l’homme de 2005, les Etats membres avaient unanimement accepté l’idée qu’incombe à chaque Etat la responsabilité de protéger son peuple des crimes contre l’humanité et d’autres crimes.
« Cette responsabilité impose donc la prévention de ces crimes notamment la prévention de leur incitation au travers de moyens appropriés. Quand un Etat échoue manifestement à protéger sa population contre des crimes, la communauté internationale a la responsabilité de prendre des mesures de protection de manière collective, opportune et décisive », a t elle martelé.
Navi Pillay a souligné que les manifestants demandaient l’aide de l’ONU et de la communauté internationale. « Nous devons tenir compte de ces aspirations à la liberté, à la dignité et à la gouvernance responsable. Loin d’être manipulée par des forces extérieures, leur protestation est la preuve du pouvoir du peuple, un exemple de démocratie directe qui mérite un soutien et un respect international », a plaidé la Haut commissaire devant le Conseil des droits de l’homme.
« Malgré les condamnations internationales et les appels à la retenue, les dirigeants libyens ont choisi de fomenter un conflit. Mouammar Kadhafi a appelé ses partisans à sortir et à traquer les manifestants ‘jusque dans leur tanière’ a t il dit ». La Haut commissaire a également décrit l’ampleur de la répression. Les manifestants se sont fait tirés dessus à l’arme à feu depuis des hélicoptères et des avions de l’armée, des tireurs sont postés sur les toits des immeubles et exécutent les manifestants, les ambulances sont bloquées, la plupart des victimes ont été tuées par des balles dans la tête, la poitrine ou la nuque.
« Selon plusieurs sources d’informations, des meurtres auraient été perpétrés par des combattants étrangers qui seraient apparemment amenés dans le pays et équipés d’armes légères par le gouvernement pour réprimer les manifestants », a précisé Navi Pillay.
Elle a également exhorté les pays voisins à ouvrir leurs frontières et à garantir que les réfugiés qui ont fui la violence en Libye soient accueillis et traités humainement. La Haut commissaire a réitéré son appel à la mise place d’une enquête indépendante et impartiale sur la répression dans le pays.
« Soyons clairs, cette situation choquante et brutale est le résultat direct d’une totale indifférence pour le droit et la liberté des Libyens pendant quarante ans. La justice doit être rendue que ce soit pour les abus actuels mais aussi passés », a t elle conclu.
les plus forts la violente répression a l’;encontre de manifestants » et a déploré que « le gouvernement cible le peuple qu’il est censé protéger »