L’Union syndicale des magistrats porte une série d’accusations contre le chef de l’Etat. Dans un post particulièrement musclé publié sur le site du syndicat de magistrats, les juges disent toute leur ressentiment contre la politique pénale de Nicolas Sarkozy. De nombreuses juridictions ont voté la grève des audiences non urgentes. Une première.
Voici des extraits de cette position de principe, inédite sous la Ve République.
1- la mise en cause dans un régime de séparation des pouvoirs « notre stupéfaction face à la mise en cause par le Président de la République et par notre ministre de tutelle, des fonctionnaires de Loire-Atlantique dans l’affaire de Pornic ».
2- Première accusation le manque de moyens : « Nous accusons ces autorités publiques de tenter de faire porter la responsabilité de ce drame à des professionnels qui dénoncent depuis plusieurs mois un manque de moyens structurel, tout comme le font l’ensemble des services du Ministère de la Justice, pour assurer le suivi des personnes condamnées ».
3- Deuxième accusation la Démagogie « Nous accusons le pouvoir exécutif de faire preuve d’une invraisemblable démagogie en faisant croire que la carence dans la prise en charge d’une mise à l’épreuve prononcée pour un outrage à magistrat puisse avoir un lien déterminant avec la commission d’un crime aussi grave ».
4- Troisième accusation les mensonges de Sarkozy : « Nous accusons le chef de l’Etat de multiplier les formules mensongères tendant à faire croire que la récidive criminelle pourrait être purement et simplement éradiquée, alors que chacun sait qu’elle est un phénomène complexe dont la prévention, qui ne sera jamais la garantie absolue d’un « risque zéro », nécessite du temps et de la sérénité. »
5- 4e accusation l’absence de politique de prévention « Nous accusons le gouvernement d’avoir gravement négligé la politique de prévention en la matière, en n’accordant pas aux services judiciaires et pénitentiaires les moyens, les outils et les budgets suffisants pour qu’ils exercent leurs missions dans des conditions satisfaisantes. »
6- 5e accusation le manque de personnels « Nous accusons le ministère de la Justice d’avoir choisi d’amputer les budgets alloués au recrutement de personnels et au développement des partenariats qui permettaient pourtant la prise en compte individualisée des personnes placées sous main de justice. »