Trois mois le début des inondations au Pakistan, le HCR estime que des centaines de milliers de personnes seront contraintes de passer l’hiver dans les dizaines de camps de déplacés, en raison du niveau toujours élevé des eaux stagnantes dans les provinces de Sindh et du Balouchistan.
Dans les premières semaines d’urgence, les camps de déplacés construits pour accueillir les millions de sinistrés étaient considérés comme des solutions temporaires à court terme, en attendant que les personnes retournent dans leurs régions d’origine avec leurs tentes et commencent à reconstruire leurs maisons. Aujourd’hui, si des retours significatifs ont été observés, d’immenses zones des provinces de Sindh et du Baloutchistan restent submergées sous au moins un mètre d’eau, empêchant le retour de dizaines de milliers de déplacés.
« Ces dernières semaines, le HCR a accru ses activités d’administration de camps dans les provinces de Sindh et du Baloutchistan, principalement à cause de l’;arrivée d’;une deuxième vague de déplacés -des milliers de personnes qui avaient trouvé refuges dans des écoles ou d’autres bâtiments publics, mais qui en sont parties pour regagner leurs villages avant de constater qu’ils étaient encore inondés ou que les routes d’accès étaient impraticables », a expliqué vendredi le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse au Palais des Nations, à Genève.
« Abris, articles domestiques, vivres et eau potable, ce sont les besoins les plus importants jusqu’à présent, mais avec l’arrivée de l’hiver, on nous demande de plus en plus de fournir davantage de couvertures et d’édredons », a-t-il ajouté.
Ces dernières semaines, le HCR a établi 18 nouveaux camps au nord et au sud de la province de Sindh et de nouveaux sites devraient encore être construits en raison des besoins. « Dans les provinces de Sindh et du Baloutchistan, nous procédons également à la formation d’équipes d’administrateurs de camps qui auront à gérer des villes de tentes et à former des équipes mobiles chargées d’arpenter les milliers de camps improvisés qui ont vu le jour », a poursuivi le porte-parole de l’agence onusienne.
Au nord, dans la province de Khyber Pakhtunkwa, le HCR fournit aussi des abris temporaires dans les districts de Swat, Nowshera et Charsadda pour que les déplacés aient au moins un endroit où vivre avant l’;arrivée de l’;hiver. Dans le sud de la province, il fournit également davantage de tentes dans les districts de Dera Ismail Khan et Tank, particulièrement touchés.
A travers l’ensemble du Pakistan, le HCR a porté assistance à près de 1,4 million de personnes affectées par les inondations, en leur fournissant des tentes, du matériel pour construire des abris et des articles domestiques de secours. Mais « les besoins humanitaires restent immenses et alors que l’appel de fonds de 120 millions de dollars lancé par le HCR n’est financé qu’à hauteur de 63%, il va bientôt falloir le revoir à la hausse, puisque ces camps initialement temporaires dont devoir rester en place plus longtemps », a encore précisé Adrian Edwards.