Dans une tribune publiée dans plusieurs journaux de la planète, via le réseau Project Syndicate, Eric Chivian et Aaron Bernstein, chercheurs à l’Ecole de médecine de l’Université Harvard, ainsi qu’Achim Steiner, le Directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) tirent la sonnette d’alarme sur les risques que fait courir la disparition de la biodiversité à la recherche médicale et scientifique.
l’exemple des ours polaires
Des forêts aux récifs coralliens, en passant par les rivières d’eau douce et les océans, la biodiversité est essentielle pour le fonctionnement des écosystèmes dont dépend la vie sur terre. La disparition de plus en plus rapide de cette diversité aura un impact sur les sociétés humaines, notamment pour la médecine, un domaine souvent ignoré ou négligé, écrivent-ils.
Depuis des millénaires, les hommes utilisent la nature pour se soigner, découvrant des remèdes et inventant des traitements, par exemple l’aspirine, venue du saule ou plus récemment le Taxol, médicament révolutionnaire contre le cancer extrait de l;écorce de l’;if du Pacifique.
« Les plus grandes découvertes sont peut-être à venir, à condition que la richesse et l’abondance de la nature soient conservées, afin que les générations actuelles et futures de chercheurs puissent continuer leurs recherches et faire de nouvelles découvertes utiles aux malades partout dans le monde », estiment les auteurs de l’article.
Un exemple concret est celui des ours polaires, menacés d’extinction par le changement climatique. Ils sont capables de passer jusqu’à sept mois de l’année en hibernation, essentiellement immobiles, ce qu’aucun être humain ne pourrait faire sans perdre au moins un tiers de sa masse osseuse.
Les ours polaires au contraire développent de nouveaux os, grâce à la production d’une substance qui inhibe les cellules fragilisant les os mais favorise celles qui produisent du cartilage et de l’os. Étudier les ours en hibernation, c’est donc se rapprocher peut être de nouveaux traitements des millions de fractures de la hanche nées de l’ostéoporose – une maladie qui, rien qu’aux Etats-Unis, tue 70.000 personnes chaque année et coûte 18 milliards de dollars.
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