Les viols sauvages de masse sur des civils perpétrés par des groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) montrent une fois de plus la nécessité de mettre un terme à l’impunité qui prévaut pour les auteurs de ces crimes, a insisté mardi la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les violences sexuelles dans les confits, Margot Wallström.
la réputation de la RDC en otage
A l’occasion d’une conférence de presse au siège de l’Onu, à new York, elle est revenue sur les viols de 154 civils, entre 30 Juillet et le 2 août, dans 13 villages de la province de Banamukira, dans le Nord-Kivu. Les assaillants ayant bloqué un tronçon de 21 kilomètres de route, empêchant les villageois de communiquer avec l’extérieur pour demander de l’aide.
« Vous ne pouvez pas avoir une politique de tolérance zéro, soutenu par zéro conséquences », a-t-elle estimé, appelant le gouvernement de la RDC à transcrire ses politiques de lutte contre la violence sexuelle dans les faits, avec des « conséquences cohérentes et visibles » pour les auteurs de tels crimes.
« Tant que les violeurs sont toujours en fuite, ils tiennent toute la réputation de la RDC en otage », a-t-elle ajoutée.
Pour Margot Wallström, ces viols collectifs montrent que les violences sexuelles « ne sont jamais un hasard, un fait culturel ou des actes inévitables ». « Les viols systématiques sont planifiés et donc évitables, et ces viols dans le Nord-Kivu mettent en évidence le fait que la paix et la stabilité ne peuvent pas être consolidés en RDC tant que la sécurité des femmes n’est pas assurée », a-t-elle poursuivit.
Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), plus de 9.000 cas de viols ont été signalés l’an dernier, rien que dans le Nord et le Sud Kivu où de nombreux cas ne sont également pas signalés.