C’est le secrétaire national du parti socialiste chargé de la recherche, le toulousain Bertrand Monthubert qui l’a Twitté en direct depuis la convention nationale de la rénovation du PS. La phrase choc de la première secrétaire du PS prononcée lors de son discours d’ouverture. Une phrase en réaction à une semaine politique particulièrement agitée par l’affaire Woerth.
Après « le système Sarkozy corrompu » de Ségolène Royal voici donc « le pouvoir en place abime la démocratie il faut réparer la France » de Martine Aubry. Une évocation sans détour de la collusion entre le pouvoir en place et les grandes fortunes françaises.
Devant l’assemblée nationale cette semaine Elisabeth Guigou, ancienne garde des sceaux du gouvernement Jospin avait évoqué l’infraction de prise illégale d’intérêt dans l’affaire Woerth. Puis le groupe socialiste, soutenu par les députés proches de Dominique de Villepin ont déposé une demande jugée « légitime » par le président Bernard Accoyer, pour constituer une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire « Woerth Bettencourt ».
L’épouse du ministre, Florence Woerth travaille depuis 1981 dans le domaine du conseil financier auprès de particuliers. Elle est embauchée en novembre 2007 au sein de la société Clymène, gérant une partie du patrimoine financier de Liliane Bettencourt, première fortune de France. Suite aux révélations du journal en ligne Médiapart, et dans l’espoir d’écarter les accusations de conflits d’intérêt concernant son mari, ministre du Budget à l’époque, elle démissionne en juin 2010 et entre immédiatement, le 7 juin 2010, au conseil de surveillance du groupe de luxe Hermès pour un mandat de trois ans.
Cependant, cette démission ne suffit pas à faire retomber la polémique, du fait de révélations successives de différents médias entretenant l’idée d’une collusion entre Liliane Bettencourt et Éric Woerth via Florence Woerth et Patrice de Maistre. Le Point relève ainsi qu’Éric Woerth avait remis en 2008 la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, et Médiapart publie des extraits d’écoutes clandestines opérées par un domestique de Mme Bettencourt au cours desquelles les propos de Patrice de Maistre laissent entendre des liens étroits avec Éric Woerth.
Au delà de la polémique liée à l’emploi de son épouse, Éric Woerth est également attaqué pour occuper des fonctions ministérielles en plus de son rôle de trésorier de l’UMP. En effet, dans les enregistrements dévoilés par Mediapart, il est question de remettre des fonds à M. Woerth en sa qualité de trésorier de l’UMP. Certains hommes politiques et médias avancent que ce sont ces dons qui pourraient pour part expliquer le retard ou l’absence de contrôle fiscal de Mme Bettencourt. Ainsi, des députés socialistes ont jugé difficilement compatibles les fonctions ministérielles, notamment le ministère du Budget, et la fonction de trésorier du parti majoritaire.