Dans un entretien qui s’est déroulé lundi au siège des Nations Unies, à New York, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a redit au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, la nécessité pour son pays de revoir sa politique à l’égard de la Bande de Gaza.
les préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël
Dimanche, le Quatuor pour la paix au Proche Orient avait salué l’annonce faite en fin de semaine par Israël de son intention d’alléger le blocus de la Bande de Gaza. Dans leur communiqué, l’ONU, la Fédération de Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient précisé en attendre la mise en oeuvre sur le terrain, prévenant qu’ils la « suivraient de près ». Lors de sa rencontre avec Ehud Barak, Ban Ki-moon a réitéré ce message, en insistant encore sur « le besoin pour Israël de changer fondamentalement sa politique sur le blocus de la Bande de Gaza ».
Tout en reconnaissant les préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël, qui justifie le blocus de Gaza par la nécessité de lutter contre la contrebande d’;armes et de munitions, Ban Ki-moon a rappelé les problèmes humanitaires posés par l’approche israélienne.
Revenant ensuite sur l’assaut des forces israéliennes mené le 31 mai contre une flottille de navires transportant de l’aide humanitaire à destination de Gaza, le Secrétaire général de l’ONU a renouvelé sa proposition de créer un groupe d’expert internationaux pour examiner les circonstances de cette opération israélienne qui s’est soldée par la mort de neuf civils. A l’issue de sa rencontre avec Ehud Barak, il a expliqué que les autorités israéliennes n’avaient « jamais accepté ou refusé cette proposition », ajoutant qu’il espérait donc encore « une réponse rapide et positive d’Israël ».
Gilad Shalit
Evoquant ensuite sur le sort du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé le 25 juin 2007, à la frontière libano-israélienne, le chef de l’ONU a rappelé à Ehud Barak qu;il avait toujours appelé à « la libération immédiate et inconditionnelle » du militaire. Dimanche, dans son communiqué, le Quatuor pour la paix au Proche-Orient avait également appelé à la fin de cette « détention déplorable », condamnant aussi la position du Hamas, qui refuse depuis 2007 que le Comité international de la Croix Rouge (CICR) rencontre le soldat israélien.
Le ministre israélien de la Défense a ensuite évoqué des informations selon lesquelles de nouveaux navires chargés d’aide humanitaire entendaient rejoindre la Bande de Gaza. Il a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU lui-même avait demandé que « toutes les parties agissent de manière responsable et avec précaution », pour éviter de nouveaux incidents. Il s’est aussi référé au communiqué du Quatuor, dans lequel l’ONU, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Russie appellent « tous ceux qui voudraient acheminer de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien à le faire au travers des canaux établis à cet effet, afin de permettre l’inspection des navires et le transfert des marchandises pour qu’elles soient ensuite acheminées par voie terrestre ».