Le Représentant spécial de l’ONU pour la Côte d’Ivoire, Choi Young-Jin multiplie les rencontres avec les responsables politiques ivoiriens pour tenter de sortir le pays de l’impasse politique. Au centre des discussions, l’établissement d’une liste électorale finale pour organiser les élections présidentielles constamment reportées depuis 2005.
Divisée en deux parties depuis 2002
Choi Young-Jin a rencontré jeudi le Premier Ministre Guillaume Soro et le président du Rassemblement des Républicains, Alassane Dramane. Mercredi, il s’était entretenu avec le président du Parti Démocratique, Henri Konan Bédié.
Divisée en deux parties depuis 2002 à la suite d’une guerre civile qui opposait les forces gouvernementales aux rebelles du nord du pays, la Côte d’Ivoire est censée organiser des élections nationales depuis 2005.
A la fin de l’année 2009, les autorités ivoiriennes sont parvenues à produire une liste électorale provisoire et les candidats à l’élection présidentielle pu être validés. Puis en février 2010, le Président ivoirien Laurent Gbagbo a dissout le gouvernement et la Commission électorale en raison d’un différend sur la production des listes d’électeurs.
briser l’impasse politique actuelle
Malgré la récente nomination d’un nouveau gouvernement et la mise en place de la nouvelle direction de la Commission électorale indépendante (CEI), le processus électoral est à ce jour toujours bloqué.
« Il s’agit de briser l’impasse politique actuelle et de permettre la production dans les meilleurs délais, d’une liste électorale définitive », a souligné jeudi dans un communiqué de presse, le porte-parole adjoint de l’Operations des Nations Unies en Cote d’Ivoire (ONUCI), Kenneth Blackman.
Ces rencontres sont aussi l’occasion pour Choi Young-Jin d’informer les différents responsables politiques des consultations qui se sont déroulées récemment au Conseil de sécurité sur la situation ivoirienne.
Le Représentant spécial avait considéré devant le Conseil que le pays était dans « une impasse politique aussi complexe que délicate ».
« Depuis le début de la crise il y a huit ans, les retards perpétuels dans la mise en oeuvre de nombreux points des accords de paix ont été une source de frustration pour le peuple ivoirien et la communauté internationale », avait expliqué Choi Young-Jin devant les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Selon le Représentant spécial, le blocage est principalement due « aux trois principaux protagonistes de la crise ivoirienne qui sont aujourd’hui préoccupés par leurs propres intérêts : le camp présidentiel veut la réunification avant les élections; l’opposition veut les élections avant la réunification; et les Forces nouvelles veulent l’identification avant la réunification », avait dit le Représentant spécial.
Les événements de février et mars 2010 ont démontré que « l’échec constant à organiser des élections en Côte d’Ivoire et à concrétiser la réunification du pays contribue à exacerber les tensions et à entraver la normalisation constitutionnelle, politique, économique et sociale », avait souligné Choi Young-Jin.
Le 27 mai dernier, le Conseil de sécurité a prorogé d’un mois le mandat de l’ONUCI jusqu’au 30 juin prochain considérant que les recommandations relatives à la révision du mandat de l’ONUCI par le Secrétaire général « doivent être soigneusement examinées ».