Le 31 mai (lundi) est la journée mondiale sans tabac. A cette occasion, le RESPADD (Réseau des Etablissements de Santé pour la Prévention des Addictions) réunit vendredi 4 juin plus de 250 experts en addictologie et professionnels de santé à l’Hôpital Marchant à Toulouse. Le thème de cette rencontre: les addictions des femmes et des adolescentes.
Les addictions constituent en France un problème de santé publique majeur, dont les conséquences sont sanitaires, médicales, psychiques et sociales.
Elles provoquent des dizaines de milliers de morts par an. Les consommations de tabac sont responsables, avec les abus d’alcool et de substances psychoactives, de 30 % de la mortalité avant 65 ans.
Aujourd’hui, les études montrent que les comportements addictifs sont essentiellement masculins, à deux exceptions : les troubles du comportement alimentaire et l’abus de médicaments psychotropes (anxiolytiques, somnifères et antidépresseurs) qui touchent davantage les femmes.
Malgré les campagnes d’information (Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2007-2011), l’alcoolisation des femmes enceintes reste un problème préoccupant, tout comme les ivresses alcooliques et les expérimentations de produits illicites par les adolescentes.
L’usage régulier de substances psychoactives est un comportement plutôt masculin : 28, 6 % des hommes et 9,7 % des femmes font un usage régulier d’alcool, et 4,2 % des hommes consomment régulièrement du cannabis contre 1,2% de femmes.
Les hommes sont donc presque trois fois plus nombreux à boire régulièrement de l’alcool. Cet écart augmente encore chez les jeunes générations, où la consommation et la fréquence des ivresses alcooliques est plus importante chez les garçons.
La différence de sexe est moins marquée pour le tabac (33,5% d’hommes contre 25,6% de femmes). Cet écart s’est progressivement estompé au cours des années 1990, de manière plus importante chez les jeunes. Les consommations varient aussi en fonction du milieu social. Parmi les hommes, l’usage régulier d’alcool est plus rare chez les plus instruits mais beaucoup plus fréquent chez les femmes diplômées. De même, l’ivresse alcoolique est plus fréquente chez les femmes titulaires d’un diplôme d’études supérieures, ce qui n’est pas le cas des hommes.
Après 25 ans, le chômage est une situation où les hommes consomment davantage que les femmes. Concernant le tabac, hommes et femmes fument d’autant moins qu’ils sont diplômés.
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