La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a condamné jeudi le meurtre de deux journalistes, un Pakistanais et un Somalien.
Le corps du journaliste pakistanais Ghulam Rasool Birhamani a été retrouvé sans vie le 10 mai près de la localité de Dadu dans le sud du pays. Il écrivait dans le quotidien ‘Sindhu Hyderabad’. Son corps portait des signes de torture avec des blessures à la tête lorsqu’il a été retrouvé. Agé de 30 ans, le journaliste aurait reçu des menaces de mort après avoir évoqué le mariage forcé d’une mineure dans une communauté tribale.
« Aucune société ne peut tolérer que les journalistes soient muselés par la violence tout en aspirant à faire respecter les droits de l’homme et les libertés, la démocratie et le règne du droit. Les journalistes s’emploient à rendre compte des faits tels qu’ils les voient. Aucun effort ne doit être épargné pour traduire en justice ceux qui cherchent à nous empêcher de savoir ce que les journalistes ont à dire et à avoir une opinion sur leurs écrits », a dit Mme Bokova.
Elle a également condamné le meurtre du journaliste de radio somalien Sheikh Nur Abkey, enlevé et abattu le 4 mai à proximité de son domicile, au sud de Mogadiscio. Journaliste chevronné, il travaillait également comme formateur des jeunes journalistes de la station publique Radio Mogadiscio, perçue comme critique à l’égard des rebelles islamistes dans le pays.
« Ce meurtre brutal est un crime odieux commis contre un journaliste courageux et contre la société somalienne dans son ensemble. Ceux qui cherchent à priver les citoyens du droit de savoir et les journalistes de ce droit de l’homme fondamental qu’est la liberté d’expression n’ont rien de bon à apporter au peuple de Somalie. Ceux qui travaillent à l’oppression de la Somalie doivent être combattus », a dit Mme Bokova.
D’après le Comité pour la protection des journalistes, 33 journalistes ont été tués en Somalie depuis 1993.