Le Représentant spécial des Nations Unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a appelé mercredi la communauté internationale à aider ce pays à sortir d’une situation humanitaire « effroyable » en le soutenant financièrement lors d’une Conférence qui réunira le 22 mai à Istanbul des bailleurs de fonds et à laquelle participera le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
augmenter les effectifs de la Mission d’observation militaire
« Si nous ne prenons pas les bonnes mesures en Somalie maintenant, la situation, tôt ou tard, nous forcera à agir et à un prix bien plus élevé », a ajouté M. Ould-Abdallah lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité. Il a rappelé que l’an dernier lors d’une Conférence organisée à Bruxelles, la communauté internationale avait promis de soutenir le pays à hauteur 213 millions de dollars et « qu’aujourd’hui un soutien équivalent est requis pour que la Conférence d’Istanbul soit un succès ».
« Lorsque les gouvernements, les agences de développement, les entreprises et les organisations non gouvernementales agissent ensemble, ils peuvent aider à s’éloigner des anciennes pratiques », a dit le Représentant spécial. « Dans ce contexte, la Conférence d’Istanbul arrive au bon moment », a-t-il ajouté.
Ahmedou Ould-Abdallah a également appelé le Conseil de sécurité à soutenir le Gouvernement fédéral de transition de Somalie, à augmenter les effectifs de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et à renforcer les capacités des autorités somaliennes dans la lutte contre la piraterie. A ce sujet, il a salué les récents progrès effectués avec la signature d’un Mémorandum d’accord avec le Puntland.
les énormes rançons de la piraterie
« La piraterie est une activité criminelle qui augmente aux larges des côtes somaliennes et qui est encouragée par le paiement d’énormes rançons », a déploré le Représentant spécial qui s’est par ailleurs félicité des interventions de flottes internationales notamment de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). De même, il a appelé les Etats membres à soutenir les autorités somaliennes dans la lutte contre la pêche illégale.
Pour Ahmedou Ould-Abdallah, l’assistance humanitaire et la défense des droits de l’homme sont des combats qui doivent être menés simultanément, « car l’impunité alimente cette tragédie ».
La Conférence d’Istanbul représente « une opportunité exceptionnelle » et un « signe d’espoir envoyé aux Somaliens leur indiquant qu’ils ne sont pas seuls », a dit Ahmedou Ould-Abdallah.
De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a lancé mercredi un appel de fonds de 60 millions de dollars pour la Somalie et les quatre pays voisins. Cela porte à 424,7 millions de dollars le budget 2010 du HCR pour cette région. Cette année, l’agence n’a reçu que 36% de ses besoins budgétaires. Ces fonds serviront à secourir les 550.000 somaliens refugiés et les 1, 4 millions de déplacés.