Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a dénoncé la réouverture en Australie d’un centre de détention pour les demandeurs d’asiles alors que ces migrants ne présentent aucun risque pour la santé ou la sécurité publique, estime l’agence.
des ressortissants afghans et sri-lankais
« La combinaison de la détention obligatoire, la suspension des demandes d’asile ainsi que l’isolement géographique des lieux de détention, comme la base aérienne de Curtin dans l’ouest de l’Australie, le tout sans surveillance judiciaire efficace, constituent un ensemble de facteurs profondément troublant », a dit lundi le Représentant régional du HCR, Richard Towle.
Selon la presse, le centre de rétention de Curtin, situé dans une zone très isolée à l’ouest du pays, avait été fermé en 2002 suite à la multiplication d’incidents. Cette réouverture est destinée à répondre à l’afflux récents de migrants, les autres centres de détention pour migrants situés dans les petites îles avoisinantes étant pleins.
La détention et l’isolement des lieux de détentions « sont connus pour avoir des effets négatifs sur la santé et le bien-être des personnes », notamment « ceux qui ont souffert de torture ou de traumatisme avant d’arriver dans le pays », a indiqué le HCR.
Le gouvernement australien a annoncé la semaine dernière le gel des demandes d’asiles des ressortissants afghans et sri-lankais qui constituent la majorité des migrants arrivés récemment. Cette décision va prolonger la détention des derniers arrivés, ce qui « peut avoir des effets sévères et préjudiciables sur la santé et l’état psychologique de ces personnes ».
Le HCR a accueilli prudemment la décision des autorités australiennes de déplacer les mineurs non-accompagnés du centre de détention de l’île de Christmas au centre de Port Augusta dans le sud du pays.
« La détention des enfants est inappropriée et nous espérons que Port Augusta sera un centre ouvert, à base communautaire où les services essentiels seront disponibles », a dit M. Towle.
Le HCR va continuer les discussions avec le gouvernement australien afin de minimiser l’impact de ces mesures.
Depuis le début de l’année, on estime que 1.800 demandeurs d’asiles sont arrivés en Australie par bateau, la plupart provenant d’Afghanistan et du Sri-Lanka.