Bien que le monde soit parvenu à éliminer le virus mortel H5N1 de l’influenza aviaire chez les volailles dans quasiment 63 pays infectés au paroxysme de la crise en 2006, le virus persiste néanmoins dans cinq pays, constituant une menace permanente pour la santé animale et humaine, souligne l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
une priorité internationale
Interrogé avant l’ouverture de la Conférence ministérielle internationale sur la grippe animale et pandémique prévue pour lundi prochain à Hanoi, Juan Lubroth, Vétérinaire en chef à la FAO, a souligné qu’en dépit des succès considérables remportés, le virus H5N1doit être traqué dans ses derniers retranchements en Egypte, en Indonésie, au Bangladesh, au Viet Nam ainsi qu’en Chine.
« La maîtrise progressive du H5N1 dans ces pays demeure une priorité internationale », selon M. Lubroth. « Même si l’attention du public s’est tournée vers la pandémie grippale H1N1 pendant une bonne partie de l’année 2009, le virus H5N1 reste une menace sérieuse.
l’intensification de la production agricole
« Il ne faut pas oublier que le virus a causé la mort de 292 êtres humains. Il a également tué ou contraint à l’abattage systématique plus de 260 millions de volailles, provoqué des pertes économiques estimées à 20 milliards de dollars à l’échelle mondiale et dévasté les moyens d’existence des ménages agricoles. « Tant qu’il survivra, ne serait-ce que dans un pays, il constituera encore un péril pour la santé publique à prendre très au sérieux. »
La souche H5N1 de la grippe aviaire reste ancrée dans des régions où des dizaines de millions de canards domestiques sont élevés en plein air, où il existe une intense production industrielle de poulets associée à des marchés de volailles vivantes, et des densités élevées de population humaine et animale.
« Dans ces circonstances, la recherche de solutions efficaces est une véritable gageure », selon M. Lubroth qui fait remarquer que le processus même de croissance économique et démographique, y compris l’intensification de la production agricole, a facilité l’apparition de nouvelles maladies infectieuses, à mesure que de plus en plus d’animaux et d’hommes colonisaient des écosystèmes délicats.
La FAO, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), qui ont piloté les efforts à l’échelle mondiale contre la souche H5N1, devraient jouer un rôle de chef de file dans la recherche d’une solution définitive au problème. Les trois organisations devraient collaborer pour renforcer les défenses internationales contre les maladies infectieuses émergentes, ajoute M. Lubroth.