Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des migrants, Jorge A. Bustamante, a appelé le gouvernement du Japon à offrir une meilleure protection aux migrants et à leurs familles, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière.
racisme et discrimination
« Ils sont toujours confrontés à un ensemble de difficultés, notamment le racisme et la discrimination, l’exploitation, une tendance au sein des institutions judiciaires et de la police à ignorer leurs droits, et l’absence plus généralement d’une politique globale d’immigration qui intègre la protection des droits de l’homme », a-t-il expliqué mercredi au terme d’une visite de neuf jours dans le pays.
M. Bustamante a salué plusieurs mesures prises par le gouvernement pour atténuer les conséquences de la crise économique sur les migrants et leurs enfants, mais a toutefois souligné que le Japon n’a toujours pas adopté de politique d’immigration globale, vingt ans après avoir commencé à accueillir des travailleurs migrants.
Au-delà de l’accueil des migrants à leur arrivée, « le Japon doit mettre en oeuvre des programmes institutionnalisés pour créer les conditions nécessaires à l’intégration des migrants dans la société japonaise et le respect de leurs droits, notamment en matière de travail, de santé, de logement et d’éducation, sans discrimination », a-t-il insisté.
longueur des détentions de migrants en situation irrégulière
« Le racisme et la discrimination basés sur la nationalité sont toujours trop communs au Japon, au travail, dans les écoles, dans les établissements de santé et dans l’accès au logement », a déploré M. Bustamante.
Il s’est également inquiété de la longueur de détention des migrants en situation irrégulière, notamment les demandeurs d’asile, qui peut parfois durer jusqu’à trois ans, ce qui revient à « une détention indéfinie de facto ».
« Des critères clairs doivent être établis afin de limiter les périodes de détention dans les cas où ces dernières sont strictement nécessaires, en évitant de détenir des personnes malades ou qui sont parentes d’un mineur », a-t-il dit.
L’expert a en outre dénoncé la violence domestique à l’encontre des femmes migrantes et de leurs enfants, largement répandue, et de nombreux cas de discrimination ouverte dans le cadre du travail, que ce soit en matière de rémunération, d’accès à la promotion ou de couverture santé après un accident du travail.
Il a donc exhorté le gouvernement à « surveiller les conditions dans lesquelles les entreprises privées emploient les travailleurs migrants ».