La route qui relie Bukavu à Shabunda à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) est en cours de reconstruction afin de désenclaver et stabiliser la région, et redynamiser le secteur économique, a annoncé la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).
un mois pour parcourir quelques 300 kilomètres
« La route est le symbole d’une nouvelle liberté pour de nombreuses personnes », a déclaré un attaché de presse de la MONUC à Bukavu, Florian Barbey au Centre d’actualités de l’ONU.
Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, frontalière du Rwanda, est à 340 kilomètres à l’est de Shabunda. Au moins 75 kilomètres ont déjà pu être achevés par les ingénieurs de la MONUC.
« Lorsque la route était détruite, cela prenait plus d’un mois pour parcourir les quelques 300 kilomètres entre Bukavu et Shabunda. Maintenant nous faisons les 75 kilomètres de route en quelques heures », se félicite M. Barbey.
Isolée et impraticable, la route était encore dangereuse et fréquentée par les groupes rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) il y a peu de temps.
hautement stratégiques
« Joindre les deux villes était possible car il y avait de nombreuses barrières. Les FDLR verrouillaient Shabunda. Il y avait des groupes armés mais aussi les militaires qui vous demandaient de l’argent. Maintenant après l’opération Kimia II, la route peut être reconstruite », a dit M. Barbey faisant allusion à l’opération militaire menée en 2009 par les Casques bleus afin de neutraliser les groupes armés.
Cet axe routier est une des trois routes, avec les tronçons Miti-Hombo et Fizi-Minembwe, considérées par l’ONU et les autorités du Sud-Kivu comme hautement stratégiques pour le retour à la stabilité économique et sécuritaire de la région.
Grâce à la reconstruction d’axes routiers, le gouvernement central va pouvoir déployer des unités de police, des magistrats et d’autres représentants de l’Etat dans une zone fragile où l’insécurité et l’anarchie prolongent la guerre, estime la MONUC.
« Cela va aussi nous aider en matière de communication. Les futurs juges et représentants de l’Etat vont être en mesure de se déplacer par cette route et de collecter des informations. Ce type d’information est nécessaire pour restaurer l’autorité de l’Etat qui est notre priorité », estime M. Barbey.
Dans une région où il y a 2,1 millions de déplacés, chaque mètre de route reconstruit constitue une bouffée d’oxygène pour les populations, indique la MONUC.