Les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé aujourd’hui un appel de fonds d’un montant de 58,9 millions de dollars pour subvenir aux besoins urgents des réfugiés en République du Congo qui ont fui, depuis octobre 2009, les affrontements armés dans la Province de l’Equateur, en République démocratique du Congo (RDC).
les droits d’exploitation agricole et de pêche
L’appel, qui couvre la période allant de janvier à décembre 2010, vise à fournir une aide à 110.000 réfugiés, dont 82 % de femmes et d’enfants, ainsi qu’à 58.000 personnes dans les zones d’accueil en République du Congo, a précisé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Les affrontements, qui se sont ensuite propagés à d’autres parties de la Province, trouvent leur origine dans des différends intercommunautaires portant sur les droits d’exploitation agricole et de pêche. En conséquence, quelque 60.000 personnes ont fui vers d’autres parties de la Province ; 17.000 s’étant réfugiées en République centrafricaine (RCA) et 114.017 autres ayant traversé le fleuve jusqu’en République du Congo.
« Le gouvernement et le peuple de la République du Congo ont une fois encore répondu avec générosité à l’afflux de réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo », a déclaré John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies et Coordonnateur des secours d’urgence. « Mais ils ont des ressources très limitées et une petite population dont plus de la moitié vit avec moins de 1,25 dollar par jour. Un appui substantiel est donc attendu de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Les réfugiés se sont installés dans plus de 100 sites sur une bande de terre de 500 km de long au bord de la rivière Oubangui, entre le District de Liranga et la frontière avec la RCA. Dans la plupart des zones, les réfugiés surpassent largement en nombre la population locale, selon un ratio moyen de un pour cinq. Ils sont logés dans des familles d’accueil, se sont installés dans des huttes abandonnées, ont occupé d’autres bâtiments ou construit des abris de fortune.
l’accès à l’eau potable
Deux missions d’évaluation inter-institutions ont été menées en novembre 2009 avec la participation du gouvernement, des agences de l’ONU, de la Croix-Rouge congolaise, des bailleurs de fonds et autres. Ces missions, ainsi que celles que chaque agence a menées individuellement par la suite, ont mis au rang des besoins prioritaires la nourriture, les articles non alimentaires, le soutien aux moyens de subsistance, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, les soins de santé, l’education et la protection. Les services sociaux disponibles dans les sites où les réfugiés se sont installés sont soit submergés par ce flux de personnes soit tout simplement inexistants. De plus, cet accroissement de la population dans les sites exerce une pression si forte sur les ressources locales telles que l’;eau, le bois, le poisson, et le gibier, que les mécanismes d’adaptation des réfugiés ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins de base.
Le gouvernement de la République du Congo a fourni une aide aux réfugiés dès le début de cette crise, tout comme l’ont fait les Nations Unies et les agences humanitaires.
En décembre 2009, le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) a alloué 7,9 millions de dollars à sept agences des Nations Unies pour répondre aux besoins des réfugiés, tandis qu’un certain nombre d’agences ont également puisé dans leurs ressources bilatérales et internes lors de la phase initiale. Sur les 58,9 millions de dollars demandés, il reste à trouver 41,5 millions de dollars.