Le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Achim Steiner, a pris vendredi, dans une tribune, la défense du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), accusé par une partie de la presse de catastrophisme et de sensationnalisme.
« Il est juste de pointer les erreurs, de faire les corrections nécessaires et de vérifier et de revérifier les sources pour des raisons de précision et de crédibilité », a-t-il déclaré, mais il faut également « laisser de côté le mythe selon lequel la science des changements climatiques coule rapidement dans une mer de mensonges ».
Depuis 22 ans, le GIEC a réuni l’expertise de milliers des meilleurs scientifiques du monde, nommés par leur propre gouvernement, afin de décrypter la complexité des évènements climatiques et leurs conséquences sur les économies et les sociétés, a souligné Achim Steiner.
Ainsi, si la science des changements climatiques a été sur la défensive ces dernières semaines, en raison d’une erreur typographique qui a considérablement surestimé la vitesse à laquelle les glaciers de l’Himalaya disparaissent, il n’en demeure pas moins que le rapport du GIEC publié en 2007 est « la meilleure évaluation des risques disponible ».
Les attaques de certains médias et de ceux qui sont sceptiques sur les changements climatiques ont troublé le public, a-t-il regretté, estimant que l’accusation de sensationnalisme formulée à l’encontre du GIEC est « peut-être la plus étonnante, sinon la plus risible de toutes ».
En effet, le GIEC a été souvent critiqué pour son conservatisme dans ses projections sur la montée des eaux, et « la prudence, plutôt que le sensationnalisme, a été son mot d’ordre durant son existence ».
Evoquant « les preuves accablantes » que les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites et la nécessité d’une meilleure gestion des ressources dans un monde où la population va passer à neuf milliards d’individus dans les cinquante prochaines années, il a appelé à redoubler d’efforts pour aider le GIEC dans sa tâche titanesque de rassembler les éléments et les savoirs pour son cinquième rapport d’évaluation en 2014.
« Le GIEC est faillible, comme les êtres humains qui le composent. Mais il reste sans aucun doute la meilleure et la plus solide fondation dont nous disposons pour faire maintenant les choix globaux les plus essentiels », a dit Achim Steiner.