Le président américain a reçu cette semaine le prix Nobel de la paix et ce quelques jours après avoir décidé de poursuivre la guerre en Afghanistan en envoyant sur place un contingent de 30 000 hommes supplémentaires.
Un paradoxe que le président démocrate américain a justifié par le concept à la fois moral et juridique, mais toujours controversé, de Guerre Juste.
Théorie ancienne mais renouvelée du « Jus Ad Bellum » ou du droit à la guerre qui autorise le recours légitime et exceptionnel à la force. Classiquement ce droit octroyé aux Etats, et dans une certaine mesure aux particuliers -légitime défense- se distingue du jus in bellum ou droit dans la guerre qui réglemente, la façon dont la guerre peut être menée. A l’égard des belligérants et des civils, des armes prohibées ou non, des tactiques autorisées ou non.
Aujourd’hui, le recours à la force dans l’ordre international est régi par la charte des nations unies qui dans son fameux chapitre 5 envisage le recours aux armes. Soit en réaction à une agression internationale, soit de manière préventive soit encore pour cause humanitaire grave. Quoique ces deux dernières idées soient vivement controversées, justificatifs exorbitants d’une ingérence exceptionnelle contre la souveraineté d’un Etat.
Quoiqu’illégale la 3e guerre du Golfe -invasion de l’Irak par une coalition internationale menée par les Etats Unis de Georges Bush et l’Angleterre de Tony Blair, n’a pas donné lieu à des sanctions contre les Etats pourtant qualifiés de forces d’invasion.
Dans un contexte post 11 septembre 2001, le cas de l’invasion de l’Afghanistan par les forces internationales Etats Unis-France-Allemagne-Grande Bretagne notamment, est quelque peu différent. En l’espèce, le régime taliban alors en place à Kaboul était quasi unanimement jugé complice des terroristes d’Al Qaeda responsables de l’attaque du 11 septembre 2001. Et il ne fait aucun doute que s’applique là un droit de légitime défense internationale. Quant à la portée de ce droit quelques 8 ans de guerre plus tard : avec son cortège de morts civiles et militaires ? C’est là une question à laquelle il sera particulièrement difficile de répondre …