Après les annonces du président de la République relatives à ses arbitrages en matière de réforme des collectivités territoriales, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées et candidat à sa succession, a notamment déclaré :
Un mode de scrutin non acceptable
« Penser qu’un même élu peut assurer le matin les missions de proximité du Département et l’après-midi les compétences de la Région, c’est avoir une vision très parisienne de la vie de notre pays. Trois jours pour le Conseil Régional, trois jours pour le Conseil Général ! Les élus locaux deviendraient des professionnels de la politique. Est-ce cela que cherche le président de la République ou veut-il au contraire en profiter pour revenir sur la décentralisation qui partout se développe en Europe ? »
S’agissant du mode de scrutin envisagé pour désigner ces conseillers territoriaux « Il n’est pas acceptable » précise l’ancien député du Lot. Qui y voit un « scrutin à un tour correspond à une culture politique anglo-saxonne qui n’est pas celle de notre pays. En France, la Gauche se regroupe au second tour alors que la Droite est unie au premier. Le scrutin à un tour signifie que celui qui arrive en tête est élu même s’il n’est élu qu’à 30 % des voix. Nicolas Sarkozy a fait le calcul que ce mode de scrutin lui permettrait en 2014 de faire main basse sur les collectivités locales. Ceci est démocratiquement inacceptable. »
Autre sujet de contestation : la suppression de la taxe professionnelle. « Personne ne la défend. C’est le système envisagé pour la remplacer qui priverait les collectivités de moyens. La « compensation à l’euro près » est une fumisterie ! Les collectivités locales, qui assurent 73% des investissements publics, vont bien être étranglées par cette réforme fiscale. Et c’est la croissance, l’activité économique du pays, qui en sera la première victime. Derrière cette réforme, il y a la volonté de Nicolas Sarkozy de mettre la main, en 2014, sur les collectivités locale, un vrai hold-up. Le président de la République, qui ne supporte pas les contre-pouvoirs, organise méthodiquement la « recentralisation ». On ne construit pas l’avenir d’un pays sur une politique revancharde », a déploré Martin Malvy.