Le Cambodge ne respecte pas ses engagements en matière de droits de l’homme, surtout en matière de liberté d’expression, a déclaré jeudi le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans ce pays, Surya P. Subedi, lors d’un discours à la 12e session du Conseil des droits de l’homme à Genève.
« La justice n’est pas encore aussi indépendante qu’elle le devrait », a-t-il dit. « Certains droits fondamentaux comme la liberté d’expression et le droit d’association se sont érodés ».
Il ne fait aucun doute, a dit M. Subedi, que le Cambodge a fait d’importants progrès ces dernières années, même si un certain nombre de défis demeurent en matière de droits de l’homme.
En outre, l’impunité demeure une question douloureuse. Les évictions de populations de leurs terres se sont poursuivies – en particulier s’agissant de paysans et de populations urbaines pauvres, ainsi que des communautés autochtones.
Selon M. Subedi, les lois anti-diffamation cambodgiennes vont au-delà des limites à la liberté d’expression prévues en 1966 dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Il semble en outre que la justice cambodgienne ait une interprétation du droit qui entraîne des limitations excessives de la liberté d’expression qui sont à la fois disproportionnées et injustifiables, a ajoutés le rapporteur.
Un nouveau projet de code pénal étant examiné à l’Assemblée nationale, M. Subedi estime qu’il s’agit d’une bonne occasion pour décriminaliser la diffamation et pour limiter les actuelles restrictions aux libertés fondamentales, dont la liberté d’expression.
Le Rapporteur spécial s’est toutefois félicité que le gouvernement cambodgien ait répondu à certaines de ses observations.