La culture d’opium en Afghanistan est en baisse de 22%, la production de 10% et les prix sont au plus bas en 10 ans, mais dans le même temps l’existence d’importants stocks d’opium qui n’arrivent pas sur le marché est inquiétante, selon un nouveau rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
« Le nombre de provinces débarrassées de la culture du pavot a augmenté de 18 à 20 et les saisies de drogue continuent d’augmenter grâce à des opérations robustes des forces afghanes et de l’OTAN », indique un communiqué.
« A un moment où le pessimisme règne sur la situation en Afghanistan, il s’agit d’une bonne nouvelle qui démontre que des progrès sont possibles », a déclaré le directeur exécutif de l’ONUDC, Antonio Maria Costa.
Selon le rapport, la culture d’opium couvre désormais 123.000 hectares au lieu de 193.000 en 2007.
Cette année, la décrue la plus forte a été observée dans la province d’Helmand, où les cultures ont baissé d’un tiers, de 103.590 hectares à 69.833. A titre d’exemple, Paris intra-muros fait une superficie de 10.500 hectares.
L’ONUDC estime que cette baisse est due à plusieurs facteurs : un ferme leadership du gouverneur, une offensive antidrogue plus forte, des termes de l’échange plus favorables aux cultures légales et l’introduction réussie de zones alimentaires pour promouvoir les cultures licites.
Quant à la production d’opium, elle est en baisse de 10%, à 6.900 tonnes. Mais les agriculteurs arrivent à extraire davantage d’opium du pavot. Chaque hectare de pavot cette année a donné 56kg d’opium soit 15% de plus qu’en 2008 et cinq fois plus que dans le triangle d’or d’Asie du Sud-Est (10kg par hectare).
Derrière ces chiffres se cache une autre réalité. Des stocks d’opium à hauteur de 10.000 tonnes : suffisamment pour satisfaire deux ans de demande sous la forme d’héroïne ou trois ans de prescriptions de morphine existent quelque part.