Une maladie mortelle est en train de décimer les stocks de poissons du bassin fluvial Zambèze, mettant en péril la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations rurales dans cette vaste zone partagée par sept pays, avertit mardi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Selon une alerte émise par le Système mondial d’information et d’alerte rapide (SMIAR) de la FAO, le Syndrome ulcératif épizootique (EUS, selon son acronyme anglais) est causé par le champignon Aphanomyces invadans, qui forme des lésions sur les poissons et engendre un taux élevé de mortalité. C’est une des plus graves maladies aquatiques affectant les poissons téléostéens.
« En l’absence de campagnes d’endiguement, la maladie risque de se propager vers d’autres pays riverains du fleuve Zambèze ainsi que d’autres systèmes fluviaux de la région », indique Rohana Subasinghe, expert de la FAO en ressources halieutiques.
Le bassin fluvial du Zambèze s’étend sur 1 390 000 km² et abrite quelque 32 millions d’habitants, dont 80% dépendent de l’agriculture ou de la pêche et de la pisciculture pour vivre.
Il semble que le syndrome EUS, confirmé pour la première fois en Afrique en 2007, se propage en amont et en aval du Zambèze, avec le risque de prendre pied dans d’autres régions d’Afrique.
L’alerte du SMIAR signifie à la communauté internationale de bailleurs de fonds qu’une crise de sécurité alimentaire est en train de s’installer et qu’une assistance et des financements seront vraisemblablement nécessaires.
Le pays le plus touché est la Zambie, qui renferme les deux tiers du bassin fluvial du Zambèze. Plus de 2000 villages et quelque 700.000 personnes sont à risque d’insécurité alimentaire, car le poisson est non seulement une source de revenus dans de nombreux districts ruraux, mais aussi la source la plus économique de protéines disponibles.
L’EUS est apparu pour la première fois au Japon au début des années 1970 avant de se propager vers l’Australie et une grande partie de l’Asie. Les Etats-Unis ont été frappés en 1984 par le virus qui est désormais présent dans au moins 24 pays du monde.
Depuis 2007, la FAO aide à renforcer les capacités d’adaptation à la maladie dans les sept pays du Bassin du Zambèze – Angola, Botswana, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe.