Tribune de Jean Michel Lattes, Ancien Maire Adjoint de la ville de Toulouse en charge de la voirie et de la voie publique : Dans les pages d’un quotidien toulousain de cette semaine, la municipalité présente un « nouveau » plan pour rendre la ville propre. Reprenant les études techniques – constantes depuis 20 ans – des services de la ville, on nous fait croire que la recherche de nouveaux matériaux ou la mise en place de nouvelles poubelles constituent un acte politique majeur… La baisse du tarif des WC publics apparait comme une solution « novatrice »… alors que seul le développement de WC publics gratuits comme nous l’avions expérimenté place A. Bernard avant l’élection municipale constitue un choix réellement efficace.
« Dégradation de la situation »
Le choix d’isoler certaines rues « privilégiées » pour en renforcer le nettoyage occulte le constat partagé par beaucoup que la ville est sale dans son intégralité. La politique de « coups » ne résoudra rien et figera des moyens au détriment de l’ensemble des quartiers de la ville.
Le problème de la propreté de Toulouse est complexe mais deux facteurs majeurs liés à la politique actuelle expliquent la dégradation de la situation : la méthode de mise en place de la communauté urbaine et la nouvelle politique dite « environnementale » de l’actuelle équipe municipale.
La communauté Urbaine : un cadre juridique sans contenu humain
La mise en place – dans l’urgence – de la Communauté Urbaine n’a pas pris en compte les hommes et les équipes. Voulant affirmer sa volonté politique, Pierre Cohen ne s’est pas soucié des hommes et des femmes qui allaient passer d’une structure municipale à une structure Urbaine. La CU dispose aujourd’hui d’un cadre juridique… sans contenu humain. Les salariés sont livrés à eux même dans un contexte d’incertitude et- de fait – l’efficacité des équipes de nettoyage est considérablement réduite. Les citoyens et les agents municipaux ne savent plus qui fait quoi !
La nouvelle politique dite « environnementale » correspond à une vision idéologique de la vie urbaine. Les élus de la majorité municipale appliquent une vision politique de la vie en ville … sans se soucier de ses habitants. L’exemple de la politique dite « d’herbes hautes » est particulièrement illustrative de cette situation. Il suffit d’entrer dans le quartier du Mirail en passant par le rue Henri Desbals pour en mesurer l’incongruité : herbes hautes et sèches parsemées de papiers gras déplacés par le vent et dépôts sauvages d’ordures dans un site qui constitue pourtant une entrée de quartier. Je ne doute pas du développement des rongeurs nuisibles dans un tel contexte mais je doute des bienfaits que cela présente en matière de qualité environnementale.
Dans les deux cas, l’homme a été oublié : l’homme qui travaille et qui a besoin d’un environnement adapté et l’homme urbain qui vit dans un écosystème qui se doit d’être adapté et non imaginé sans tenir compte de sa vie quotidienne. Pierre Cohen, prisonnier de ses dogmes et de son idéologie, a oublié qu’il était avant tout au service des toulousains.
Jean-Michel LATTES
Ancien Maire Adjoint de la ville de Toulouse en charge de la voirie et de la voie publique