Né en Zambie il y a 40 ans, Titus Musole est toujours considéré comme un réfugié angolais après que sa famille a quitté l’Angola en quête de sécurité – un cas qui n’;est pas isolé selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).
« Mon père est mort il y a longtemps et ma mère s’est mariée avec un autre homme avec lequel elle est rentrée en Angola en 2004. Pour ma part, je ne suis jamais allé en Angola », explique Titus Musole qui vit dans l’installation située dans l’ouest de la Zambie. « Je n’ai jamais souhaité retourner en Angola…. La seule patrie que je connaisse, c’est la Zambie. L’Angola est un pays étranger pour moi »;, raconte-t-il dans un communiqué du HCR.
Le cas de Titus Musole n’est pas un cas isolé. L’installation de Mayukwayukwa, établie en 1966 pour accueillir les Angolais fuyant la guerre dans leur pays, accueille quelque 10 600 réfugiés, dont plus de 95 pour cent sont des Angolais. Les autres réfugiés sont originaires de la région africaine des Grands Lacs. Une étude menée l’année dernière a montré que seulement quatre pour cent d’entre eux souhaitent rentrer. Certains vivent dans ce lieu depuis 43 ans, d’autres y sont nés et y ont passé leur vie.
« En fait, ma femme est rwandaise », a indiqué Titus Musole, qui a suivi son éducation en Zambie où on parle anglais alors que la langue parlée en Angola est le portugais. Il ne voit aucune possibilité de gagner sa vie en Angola et il dit clairement qu’il ne souhaite pas rentrer dans son pays natal officiel.
Bien que le HCR ait fourni une assistance pour le retour librement consenti de 74 000 réfugiés angolais depuis la Zambie entre 2003 et mars 2007, les dernières statistiques ont démontré, pour ce mois-ci, que la Zambie accueille encore 81 000 réfugiés angolais, dont 51 000 se trouvent dans des camps et des installations. Les autres vivent en milieu urbain en subvenant indépendamment à leurs besoins.
L’étude menée en 2008 sur les intentions pour le rapatriement a établi que 7 000 réfugiés angolais, sur un total de 26 000, ont fait part de leur volonté de rentrer, avec toutefois les taux les plus bas concernant Mayukwayukwa où les réfugiés vivent depuis le plus longtemps. De ce fait, le HCR a accepté avec les gouvernements de l’Angola et de la Zambie de venir en aide à ceux qui rentrent en 2009 par leurs propres moyens – en leur versant des allocations en espèces.
Le HCR vient ainsi en aide, dans le cadre d’un effort combiné, à ceux qui rentrent en Angola et elle recherche également une solution pour un nombre important de personnes qui restent. L’objectif immédiat pour le HCR est que les réfugiés angolais puissent subvenir à leurs besoins dès que possible.