La violence contre les femmes en Afghanistan est en hausse et reste largement impunie, a dénoncé le représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, Kai Eide, à l’occasion de la présentation mercredi d’un rapport sur cette question.
« Les communautés en Afghanistan ne s’attaquent pas véritablement à la violence contre les femmes et cette situation risque de renvoyer le pays en arrière », a dit M. Eide. « Le problème n’est pas que la violence contre les femmes soit tolérée. Elle ne l’est pas. Le problème, c’est que la violence contre les femmes n’est pas remise en cause ou condamnée. Et cela a des implications tant pour les innombrables victimes que pour le développement futur du pays », a-t-il ajouté.
« L’Afghanistan a clairement besoin d’un effort résolu pour lutter contre ces violences », a également souligné M. Eide.
Le rapport, établi conjointement par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), constate la hausse du niveau de violence à l’égard des femmes participant à la vie publique ainsi que la « récurrence des cas de viol dans un contexte d’échec des institutions et d’impunité courante ».
« Ce rapport brosse un tableau détaillé et très inquiétant de la situation concernant de nombreuses femmes afghanes aujourd’hui », a déclaré la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. « Le peu d’espace ouvert pour les femmes afghanes après la chute du régime taliban en 2001 est attaqué, non seulement par les talibans eux-mêmes, mais par des pratiques et des usages culturels profondément enracinés, et par une incapacité chronique à tous les niveaux de gouvernement à promouvoir la protection des droits des femmes en Afghanistan », a-t-elle ajouté.
A l’occasion du lancement de ce nouveau rapport, la star de cinéma indienne de Bollywood, Shabana Azmi, s’est jointe à l’appel de la MANUA pour la défense des droits des femmes, a indiqué la Mission des Nations Unies.