« Aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture » a déclaré la Haut Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, dans son message délivré pour la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.
Mme Pillay qui rappelle que 146 Etats ont ratifié la Convention contre la torture au cours des 25 années qui se sont écoulées depuis son adoption en 1984, estime que « c’est mieux que beaucoup d’autres traités, mais insuffisant si l’on considère le caractère inhumain des pratiques qu’elle cherche à bannir ». J’exhorte, poursuit elle, « un plus grand nombre d’Etats à ratifier le traité et son Protocole facultatif et je demande à ceux qui l’ont déjà fait de respecter les règles très claires qui y sont énoncées ».
« Nos dirigeants sont tenus de mettre fin à cette pratique affreuse », soutient-elle, en rappelant sa satisfaction face à la décision du président des Etats-Unis, Barak Obama, de fermer la prison de Guantanamo, et de prohiber des méthodes d’interrogatoire telles que « le simulacre de noyade, qui relèvent de la torture et sont en contravention avec le droit international ». Mais il reste beaucoup à faire avant que le chapitre de Guantanamo ne soit vraiment clos, a-t-elle reconnu.
La Haut Commissaire, a en outre, soulevé dans son message l’importance pour les victimes de la torture de « recevoir une aide pour pouvoir se remettre de l’une des pires épreuves auxquelles un être humain peut être soumis ». Les cicatrices physiques et mentales en sont extrêmement douloureuses, a-t-elle expliqué, ajoutant que « l’effet sur les familles en est dévastateur et il y a souvent des séquelles socioéconomiques à long terme, notamment une stigmatisation extrêmement difficile à effacer ».
Les victimes de la torture ont droit à des compensations et à des soins aussi longtemps que nécessaire, pour qu’elles puissent recommencer à mener une vie relativement normale. « J’exhorte tous les dirigeants du monde à proclamer clairement et sans équivoque que la torture ne sera plus tolérée et que ceux qui la pratiquent commettent un crime grave », conclu Navi Pillay.