Après une nouvelle défaite historique, le conseil national du Parti socialiste -le parlement du parti- se réunit mardi soir. Malgré un revers sans précédent, Martine Aubry n’a pas présenté sa démission. A l’exception de Malek Boutih nul cacique n’a demandé la tête de la première secrétaire. En revanche, tous ont demandé des transformations à la maire de Lille.
Revue des premières pistes de transformation du Parti socialiste.
Pierre Moscovici “Il faut plutôt procéder à une analyse fouillée et sans concession, et prendre des mesures radicales. A mon sens, trois changements – plus un – sont indispensables. Nous devons, d’abord, entamer la rénovation intellectuelle, tant annoncée, tant différée, aujourd’hui impérative. Je ne cesse de le dire ici, les positionnements et les postures, l’opposition automatique et parfois peu réfléchie, le langage stéréotypé, produits de la culture d’appareil, ne peuvent convaincre face à un Nicolas Sarkozy certes pas toujours cohérent et structuré, mais habile et agile, prompt à faire des emprunts à la gauche, toujours en mouvement. Notre difficulté n’est pas d’être plus à gauche – il y a encombrement sur ce créneau là – mais d’être mieux à gauche, d’offrir enfin une réponse concrète, pragmatique, à la crise du capitalisme, fondée sur les valeurs de justice, d’égalité, de régulation, de laïcité, sur les convictions européennes – que nous retenons de manière parfois pathétiques – sur l’internationalisme et la recherche de la paix, sur les droits de l’Homme et le multilatéralisme… Il s’agit bien, loin d’une logomachie fatiguée, d’inventer le socialisme du 21ème siècle, de construire une nouvelle social-démocratie.”
Arnaud montebourg « Nos électeurs n’en peuvent plus d’attendre l’évolution et la transformation en profondeur du Parti socialiste, englué dans ses querelles, son immobilisme et son enfermement” (…) “désormais (s)’attacher à construire le nouveau parti de toutes les gauches (…) rejetant les querelles de pouvoir (…) et les divisions inutiles” (…) “la première étape” sera d’organiser “les grandes primaires populaires à toute la gauche pour désigner le leader à l’élection présidentielle qui affrontera Nicolas Sarkozy”
Gerard Collomb “Il est temps que le parti socialiste se ressaisisse ! Cela passe par la clarification de la ligne politique qui doit présenter le PS comme un parti de gouvernement capable de porter une alternative progressiste crédible plutôt que de se contenter d’une critique systématique. Cela passe aussi par un changement dans la méthode de gouvernance du PS. Le Parti de l’appareil a échoué. Celui des militants et des élus, de celles et ceux qui ont montré, au niveau de leurs villes, de leurs départements, de leurs régions leur capacité à remporter des victoires, doit aujourd’hui faire entendre sa voix.”
Emmanuel Valls “Le Parti socialiste est une force qui est capable de se régénérer à condition que ce travail intellectuel, politique, organisationnel commence dès demain”