Dans un contexte morose, la chambre des notaires de Haute Garonne a dévoilé mercredi matin les chiffres du marché de l’immobilier pour l’année 2008 à Toulouse. Et leurs prévisions pour les mois à venir. Pessimistes.
Du jamais vu de mémoire de notaire
La tendance est à la baisse des prix. Et à « une chute brutale des transactions » ont noté les intervenants.
En Haute-Garonne, la baisse moyenne des prix est comprise entre 1 et 2% et le volume des transactions a perdu de 20 à 25%.
« Jamais depuis sa création le notariat n’avait constaté une dégradation aussi nette du marché des transactions »a déclaré Maître Renaud Cormouls, le Président de la Chambre Interdépartementale des Notaires.
La ville rose en détails
Le prix moyen des appartements en Haute-Garonne a baissé de 1,3% pour un montant de 2380€ le m². A Toulouse cette baisse est de 1,9%, alors que dans les autres villes moyennes de la région, la baisse aboutit partout à des prix compris entre 1300€ et 1540€.
Les quartiers de la 4ème ville de France voient les prix de leurs biens immobiliers diminuer mais ceux de l’hyper-centre sont au contraire, en pleine augmentation. Ozenne, Capitole, Victor Hugo et les Carmes sont parmis les plus chers et leurs maisons et appartements prennent encore de la valeur dans cette période de crise, mais cette hausse n’est « que » de 4% (pour le Capitole) maximum par rapport à 2007.
Il est à noter que l’on achète des bâtis pour deux fois moins cher dans les départements voisins. Les chiffres sont de l’ordre de 245 000€ en moyenne pour une maison en Haute-Garonne contre 127 000€ dans en Ariège.
A contrario, les terrains à bâtir dans la région ont connu une évolution positive de leurs coûts de 3,4%, et le département est au 11ème rang national cette année (perte d’une place) avec une moyenne de vente de 103 000€ en 2008 contre 102 000€ l’année précédente.
Le profil des acquéreurs est intéressant à observer. En effet, plus de 80% des biens sont vendus à des personnes déjà présentes dans le département, et la hausse de la part des moins de 30 ans se confirme, passant de 16% en 1998, à 27% en 2008. Le Notariat l’explique par l’apport bien plus importants des parents aujourd’hui et surtout par la création et le financement du prêt à taux 0%.
Que sera 2009 ?
Le premier trimestre de cette année est pour l’instant identique aux derniers mois de 2008. Le marché est en sous activité et atteint le seuil minimum. Le comportement des différents acteurs est bien plus prudent ce qui a fait diminuer les échanges et durci les négociations.
La crise s’est faite sentir, mais les prévisions sont optimistes pour le mois de mars et les mois futurs. En effet, l’immobilier ainsi que l’or sont de nouveau des valeurs refuges prisées. On assiste ces temps-ci à une accélération des petits achats de type T1 que l’on peut traduire par un transfert des placements, une étape avant des achats plus importants de la part de jeunes couples.
De plus, la baisse des taux d’intérêt sous la barre des 5% commence à se répercuter sur le nombre des transactions. « L’amorce de cette baisse est une bonne nouvelle dont le marché de l’immobilier devrait profiter », conclut Me Cormouls.
Cependant, Me Fargues, Délégué de l’institut national de l’immobilier, concède qu’il est impossible de prévoir au-delà du printemps. La crise financière risquant d’engendrer une crise économique, l’évolution du marché de l’immobilier sera déterminée par la fin du deuxième trimestre.
Walid Hamadi