Un approvisionnement fiable en carburant et en électricité est nécessaire de toute urgence au Liban pour éviter une éventuelle « catastrophe humanitaire », a averti mardi la principale responsable de l’aide humanitaire des Nations Unies dans le pays.
Najat Rochdi, Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Liban, a déclaré que les pénuries de carburant menaçaient la fourniture de services de santé et d’eau essentiels, mettant des milliers de familles en danger. « Je suis profondément préoccupée par l’impact de la crise du carburant sur l’accès aux soins de santé et à l’approvisionnement en eau pour des millions de personnes au Liban », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « La situation ne peut que s’aggraver si une solution immédiate n’est pas trouvée », a-t-elle fait valoir.
Les pénuries de carburant et d’électricité ont contraint les plus grands hôpitaux du Liban à réduire leurs activités. Dans le même temps, les systèmes publics d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, qui dépendent du carburant, ont réduit leurs opérations, laissant des millions de personnes sans accès à l’eau et mettant en danger l’environnement et la santé publique.
Le système de santé libanais est déjà confronté à d’importantes menaces dues à la détérioration des conditions socio-économiques du pays, notamment des pénuries de médicaments et la perte de centaines de personnels ayant migré à l’étranger.
Alors qu’une nouvelle vague d’infections à la Covid-19 est imminente, la crise du carburant pourrait aggraver la situation sanitaire, car la poursuite des pénuries pourrait affecter la fourniture de traitements vitaux, a déclaré Mme Rochdi.
Des rapports indiquent que les lits des unités de soins intensifs pour les patients atteints de la Covid-19 sont déjà remplis au quart. La plupart des patients étant sous respirateur, la perturbation de l’approvisionnement en électricité pourrait avoir un impact sur leur rétablissement.
Les coupures d’électricité sont également à l’origine de la fermeture pendant une semaine des services des eaux de la capitale Beyrouth et de la région du Mont Liban. Les homologues du nord et du sud ont également dû faire face à l’épuisement des stocks de carburant, ce qui a provoqué une montée des tensions et de l’insécurité.
VIDÉO. Au moins 28 personnes sont décédées dans l’explosion du camion-citerne au Liban 16/08/2021 Un drame est survenu dans la région de l’Akkar, au nord du Liban, dans la nuit du 14 au 15 août 2021 : un camion-citerne chargé d’essence a explosé, provocant la mort d’au moins 28 personnes. 79 personnes ont été blessées. Un an après la terrible explosion dans le port de Beyrouth, causant la mort d’au moins 200 personnes, le Liban traverse actuellement l’une des pires crises économiques au monde, selon la Banque mondiale.L’essence, dont la Banque centrale au Liban a annoncé ne plus pouvoir subventionner, est en pénurie dans tout le pays. Couplé à des pannes d’électricités conséquentes, qui peuvent aller jusqu’à 22 heures par jour, le pays doit se rabattre sur des générateurs de courant. Ces derniers, pour la plupart alimentés en essence, sont mis au ralenti par la rareté de carburant. Ce qui provoque des pénuries alimentaires dans les boulangeries et des hôpitaux en sous-régime.