Après l’annonce faite samedi dernier par la Corée du Nord de suspendre ses essais nucléaires et ses tests de missiles intercontinentaux, l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires a salué ce geste « positif » tout en jouant la carte de la prudence. « Nous accueillons cette annonce de façon mesurée même si c’est encourageant », a déclaré le Secrétaire Exécutif de l’OTICE lors d’un entretien accordé à ONU Info en marge d’une conférence de presse ce mercredi au Palais des Nations.
Le diplomate burkinabè Lassina Zerbo, qui est à Genève pour participer aux travaux du Comité préparatoire de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a insisté sur le fait « qu’une décision, aussi importante soit-elle, nécessite quand même la signature de certains accords internationaux qui existent comme le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et puis aussi le TNP ». Des textes sur lesquels l’OTICE pense que la « Corée du Nord » a des engagements à tenir.
Dans cette interview accordée à ONU Info, M. Zerbo a ajouté qu’au-delà de la suspension des essais nucléaires, il faut aller vers un démantèlement des sites de tests. « Tout accord est un compromis entre différentes parties. Nous, notre espoir, est de s’assurer que ce que dit la RPDC soit un engagement qui est solidifiée justement par la signature de ces accords-là et qu’on s’assure que ce qu’ils disent est irréversible », a-t-il précisé.
Selon l’OTICE, sans un cadre légal qui solidifie ce que le Président la République démocratique populaire de Corée (RPDC) dit, la communauté internationale court le risque d’un retour à la case de départ et « de retourner à un temps pas lointain d’une reprise des essais nucléaires ». « Et cela n’est pas bon pour le désarmement que nous souhaitons », a insisté M. Zerbo.
Dans ce processus devant mener à un éventuel accord, le Secrétaire exécutif de l’OTICE rappelle qu’il n’a pas encore « de contacts directs avec les autorités de RPDC ». « Il faut avouer qu’elles ont une position assez forte et résistante par rapport à ce qui représentent ces accords de désarmement et de non-prolifération », a ajouté M. Zerbo. Néanmoins il indique avoir eu des discussions lors de certaines réunions internationales avec des autorités nord-coréennes, « mais sans plus, sans aller au-delà de la courtoisie diplomatique ».
En attendant, il attend beaucoup de la possible rencontre entre le Président Trump et le Président Kim Jong-un, qui après la détente notée lors des derniers Jeux olympiques d’hiver sont des gages et des opportunités positives pour la paix dans la péninsule coréenne et pour la communauté internationale.