L’Assemblée générale a ouvert ce jeudi une réunion à haut niveau sur le crime organisé transnational. Les Etats Membres se penchent sur les moyens d’endiguer ce que le Secrétaire général de l’ONU a décrit lui-même comme « une menace sécuritaire multinationale », un fléau qui a profité de la mondialisation et remet en cause aujourd’hui la paix, la stabilité et la souveraineté des Etats.
trafic de drogue, d’être humain, de ressources naturelles ou de contrefaçons, de la piraterie ou de la cybercriminalité
Dans un rapport intitulé « La mondialisation du crime », l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) s’inquiète du pouvoir d’influence qu’offre aux organisations criminelles transnationales les milliards de dollars qu’elles gagnent chaque année du trafic de drogue, d’être humain, de ressources naturelles ou de contrefaçons, de la piraterie ou de la cybercriminalité.
Pour l’agence onusienne, il faut changer de stratégie, perturber les marchés de ces organisations plutôt que ces organisations elles-mêmes.
influencer des élections, des partis, des hommes politiques, les cercles du pouvoir et même les militaires
« Pour lutter contre le crime organisé, il faut le priver de ses marchés », c’est la principale conclusion du rapport de l’ONUDC, qui sert de base aux travaux de l’Assemblée générale.
Le document de 314 pages revient sur les formes du crime organisé aujourd’hui, la manière dont les organisations ont su profiter de la mondialisation pour se développer, étendre leurs réseaux, accroitre leurs champs d’action et leurs ressources.
« La menace n’est pas seulement économique. Les profits du crime et la menace de l’usage de la force permettent aux criminels d’influencer des élections, des partis, des hommes politiques, les cercles du pouvoir et même les militaires », indique le rapport, qui estime qu’aujourd’hui les états vulnérables ne sont pas les seuls menacés, les pays industrialisés étant les principaux marché des organisations criminelles.
Pour les auteurs du rapport, le défi majeur est de réduire la demande de biens illicites, car c’est elle qui alimente le trafic et enrichi les organisations.
L’ONUDC appelle donc à une réponse globale, en utilisant toutes les ressources offertes par la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale signée à Palerme, en Italie, en 2000.
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