Les urnes ont rendu un premier verdict et le résultat de ce premier tour des élections régionales est sans appel pour le gouvernement.
L’UMP qui présentait de nombreux ministres,et avait même décidé d’impliquer le premier ministre François Fillon dans la campagne, avait de facto décidé de donner un écho national à cette élection régionale. Si les résultats doivent en premier lieu être regardé localement, leur interprétation ne peut être que nationale.
Et dans un contexte de forte abstention, les résultats de ce dimanche 14 mars, dressent un tableau politique nouveau. Dans une France en crise économique et sociale, dans une France minée par le chômage et la précarité les citoyens ont clairement exprimé un ras le bol contre la politique menée par le gouvernement.
N’en déplaise aux ténors de la droite, l’UMP, et ses alliés réalisent un score relativement faible.
Et surtout, erreur tactique de l’Elysée ayant prôné l’union de l’UMP avec les Chasseurs, le Nouveau Centre ou le parti de Philippe de Villiers dès le 1er tour, ne dispose plus de réserves pour le second tour des élections. La droite républicaine, la droite de gouvernement ne dépasse plus la barre des 30%.
Et le seul commentaire objectif de ce résultat ne peut être que celui d’un désaveu de la politique menée par Nicolas Sarkozy.
Seuls, un tiers des électeurs soutiennent l’action du tandem Sarkozy Fillon. Deux tiers des français, ou deux français sur trois, pour reprendre une formule de Valéry Giscard d’Estaing, s’opposent à cette politique. CQFD.
A Gauche, les échéances futures et surtout présidentielles, s’annoncent désormais moins compliquées.
Le PS, après l’échec des élections européennes, retrouve son électorat et se hisse devant le parti du gouvernement. En position de force les socialistes devront cependant composer avec leurs alliés pour conserver et gagner des régions. Le « grand chelem » annoncé par Martine Aubry ne paraît plus utopique.
Les écologistes se maintiennent sur le podium talonnés par un FN requinqué. Le Front de Gauche réussit une percée au détriment du NPA qui ne réussit plus à franchir la barre symbolique des 5%.
Le Modem s’effondre.
Quels enseignements tirer de tout cela ?
Sur un plan politique, de nouvelles alliances se profilent. La gauche est aujourd’hui majoritaire en France et de la réussite ou non des alliances PS-Verts-Front de Gauche dépendra la victoire dans les régions. Et demain dans les scrutins présidentiels et législatifs.
Autre enseignement, l’extrême droite devrait se maintenir dans plusieurs régions et reste donc une épine dans le pied de la majorité présidentielle. Laquelle devra revoir sa tactique et ses orientations politiques pour réussir à remonter la pente. Au sein de la droite de gouvernement, Dominique de Villepin doit aujourd’hui se frotter les mains …