Ayant traversé une histoire d’oppression et de discrimination raciale, y compris l’expropriation de leurs terres et des bouleversements sociaux et culturels, les Aborigènes et les autochtones du détroit de Torres sont gravement désavantagés par rapport aux Australiens non autochtones, a souligné mardi le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, le professeur James Anaya,
un véritable respect de l’intégrité culturelle et de l’autodétermination
« La structure historique du racisme continue de laisser sa marque et de porter gravement atteinte à la dignité des Aborigènes et des autochtones du détroit de Torres », a-t-il déploré à l’occasion du lancement d’une version préliminaire de son rapport sur l’Australie, établi après une visite officielle dans le pays en août 2009.
Il a rappelé que « les programmes gouvernementaux doivent assurer le bien-être socio-économique équitable des peuples autochtones, tout en favorisant leur autodétermination et en renforçant leurs liens culturels ».
L’expert des droits de l’homme a félicité le gouvernement de l’Australie pour les progrès accomplis au regard des droits fondamentaux des autochtones et des populations insulaires du détroit de Torres au cours des dernières années, en particulier à travers les excuses de la Nation formulées en 2008, son soutien à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones et sa campagne globale visant à améliorer leurs conditions de vie.
Toutefois, il appelle les autorités à incorporer dans leurs programmes une approche plus intégrée pour résoudre les inégalités à travers le pays.
« Un contrôle efficace des terres et des territoires continue d’être refusé à de nombreuses communautés autochtones en Australie », a-t-il affirmé, notant également que les institutions autochtones sont parfois soumises à des niveaux élevés de contrôle par l’État, et sont souvent dépourvues de véritable pouvoir de générer un développement social, culturel et économique.
Le Rapporteur spécial attire également l’attention sur « la nécessité de continuer à développer de nouvelles initiatives et de réformer celles qui existent déjà, en consultation et en partenariat réel avec les peuples autochtones, afin de se conformer aux normes internationales exigeant un véritable respect de l’intégrité culturelle et de l’autodétermination ».
De nationalité américaine et enseignant à l’Université de l’Arizona, le professeur James Anaya a été nommé en mars 2008 par le Conseil des droits de l’homme.