La production d’opium, dont est issue l’héroïne, pourrait baisser cette année en Afghanistan en raison de mauvaises conditions météorologiques, a déclaré mercredi le chef de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa.
corrélation entre l’insurrection et la culture d’opium
La productivité pourrait rester stable ou chuter, confirmant une tendance depuis 2007 qui a vu une baisse d’un tiers de la production, selon une nouvelle étude de l’ONUDC. L’étude s’appuie sur les intentions des agriculteurs au début de la saison des semis et donne une première idée de la récolte de 2010.
L’étude a également constaté une corrélation entre l’insurrection et la culture d’opium. Près de 80% des villages confrontés à de très mauvaises conditions de sécurité cultivent le pavot, d’où est tiré l’opium, alors que c’est le cas de seulement 7% des villages qui ne sont pas touchés par les violences.
Selon le rapport de l’ONUDC, dans des régions d’Afghanistan où le gouvernement est en mesure de faire respecter la loi, près des deux tiers des agriculteurs ont dit qu’ils ne cultivaient pas l’opium en raison de son caractère illicites, alors que dans le sud-est, où la présence des autorités est plus faible, seuls près de 40% des agriculteurs ont cité l’interdiction comme une raison de ne pas cultiver le pavot.
les prix du blé et d’autres cultures licites chutent
Par ailleurs, le directeur exécutif de l’ONUDC, Antonio Maria Costa, a noté que les prix du blé et d’autres cultures licites chutent plus vite que le prix de l’opium. « L’assistance au développement est absolument nécessaire pour aider les fermiers afghans à trouver des sources de revenus alternatives à l’opium », a-t-il dit.
« Le message est clair », a-t-il ajouté. Pour réduire la production d’opium en Afghanistan, « il faut une plus grande sécurité, un plus grand développement et une meilleure gouvernance ».